750 euros. C’est le tarif, sec, pour avoir « oublié » de signaler son compte Kraken à l’administration fiscale. Même sans le moindre bitcoin transféré, la règle ne varie pas d’un iota : chaque compte ouvert sur une plateforme crypto étrangère doit figurer sur la déclaration annuelle. Depuis 2019, le fisc a resserré son filet, et personne n’y échappe, pas même les plus petits portefeuilles numériques. L’omission, volontaire ou non, coûte cher. La fiscalité ne distingue pas la taille des gains, elle s’applique à tous, transaction ou non.
En France, la manière dont Kraken et ses utilisateurs sont traités par l’administration fiscale ne laisse aucune place à l’à-peu-près. Les règles séparent nettement les opérations occasionnelles des pratiques assimilées à une activité commerciale, chacun se retrouve face à une fiscalité sur-mesure. Les transactions passées sur Kraken tombent sous le coup de l’impôt sur la plus-value, selon des modalités spécifiques, sans tenir compte du montant rapatrié vers un compte bancaire français.
Kraken, crypto-actifs et fiscalité : panorama des obligations en France
En quelques années, Kraken et les autres plateformes d’échange ont redessiné le paysage des crypto-actifs, et la fiscalité a suivi le mouvement. Un compte Kraken, même sans mouvement, place immédiatement son détenteur sous le regard du fisc : la formalité déclarative n’est plus une option.
Les usagers de Kraken sont donc tenus de remplir le formulaire 3916-BIS, dédié aux comptes d’actifs numériques ouverts hors de France. Ne pas le faire expose à une sanction : 750 euros minimum par compte non déclaré, et l’addition grimpe à 1 500 euros si la valeur du compte dépasse 50 000 € au 31 décembre. Le fisc ne plaisante pas.
Pour les opérations, le régime fiscal s’inspire du prélèvement forfaitaire unique (PFU), autrement appelée flat tax. La règle est limpide : 30 % de taxation sur chaque gain lors de la vente d’un actif numérique (12,8 % d’impôt sur le revenu, 17,2 % de prélèvements sociaux), tant que l’activité reste occasionnelle. Si le fisc considère que l’activité relève du commerce, c’est le régime BIC ou BNC qui prend le relais, bien moins avantageux.
Voici ce que chaque utilisateur doit garder à l’esprit :
- La déclaration de chaque compte Kraken ouvert à l’étranger ne souffre aucune exception, même sans mouvement.
- Le régime fiscal à appliquer dépend de la nature de l’activité : flat tax ou régime professionnel.
- La vigilance face aux contrôles fiscaux évite les mauvaises surprises et les sanctions.
Face à la croissance des transactions sur Kraken, l’État affine ses outils de surveillance. Le message est limpide : fini le temps du flou, la fiscalité des crypto-actifs s’impose à tous.
Quels comptes et opérations Kraken doivent être déclarés aux impôts ?
Ouvrir un compte Kraken revient à accepter un passage par la case « déclaration de compte d’actifs numériques à l’étranger ». Le fisc ne laisse aucune place à l’interprétation : chaque détenteur doit déclarer l’existence de son compte, même s’il n’a jamais été utilisé. Sont concernés tous les comptes permettant la détention ou la conversion de crypto-monnaies ou d’actifs numériques, qu’ils dorment depuis des années ou qu’ils soient actifs.
Au-delà du compte lui-même, chaque transaction opérée via Kraken mérite une attention particulière. Achats, ventes, échanges entre cryptos, retraits en euros : tout est scruté. La fiscalité ne s’arrête pas au simple virement sur votre compte bancaire. Elle cible chaque conversion d’actif numérique en euro, en bien ou en service. Dès qu’un actif prend la forme d’une valeur réelle, l’administration considère l’opération comme imposable.
Les points suivants résument ce que l’administration fiscale attend des utilisateurs :
- La déclaration du compte Kraken est requise dès son ouverture, peu importe l’usage qui en est fait.
- La déclaration des plus-values issues des cessions d’actifs numériques obéit au même principe que celle d’un portefeuille titres classique.
- Si l’activité prend l’allure d’une profession, le régime BNC ou BIC s’applique automatiquement.
Personne n’est épargné : particuliers et professionnels sont logés à la même enseigne. Les transactions réputées anonymes sur Kraken ne le restent pas pour le fisc français. Le PFU, la fameuse flat tax, et les prélèvements sociaux s’appliquent sur chaque gain. Il est impératif de présenter une vue exhaustive des revenus générés. Toute dissimulation ou oubli expose à des sanctions.
Chaque opération, chaque mouvement sur Kraken, compte. L’époque où les plateformes d’échange échappaient à la surveillance fiscale est révolue. Aujourd’hui, posséder un compte Kraken, c’est l’assumer, chiffres à l’appui.
Comprendre les formulaires fiscaux : mode d’emploi pour les utilisateurs de Kraken
La première étape, pour tout utilisateur de Kraken, consiste à remplir le formulaire 3916-bis. Ce document officiel signale à l’administration fiscale l’existence de tout compte ouvert sur une plateforme d’échange étrangère. Kraken, dont le siège est hors de France, figure donc systématiquement sur la liste à déclarer.
Ensuite vient le calcul des plus-values. Ce n’est pas l’étape la plus simple. Le fisc exige un détail précis de toutes les opérations de cession d’actifs numériques. Le formulaire 2086 permet de ventiler chaque transaction imposable. La méthode imposée : le prix moyen pondéré d’acquisition. Même si le relevé Kraken déborde de transactions, il faut s’y conformer.
Pour faciliter la tâche, certains utilisateurs s’équipent d’outils dédiés, logiciels d’analyse blockchain, applications mobiles spécialisées, pour retrouver les prix d’achat, les dates de cession et calculer les plus-values nettes. Parfois, Kraken propose l’export automatique des données, mais une vérification s’impose toujours entre les relevés et les chiffres reportés sur la déclaration.
Les deux formulaires suivants sont incontournables :
- 3916-bis : déclaration du compte Kraken auprès du fisc
- 2086 : déclaration détaillée des plus-values réalisées sur les cessions
- Application du prix moyen pondéré, exigée par la loi
La rigueur est de mise. Une erreur sur la valeur d’acquisition ou l’oubli d’un compte peut suffire à déclencher une rectification. Montants, dates, méthode : tout doit être justifié et cohérent.
Anticiper les contrôles et éviter les erreurs : conseils pour une déclaration sereine
La préparation documentaire fait toute la différence. L’administration fiscale multiplie les contrôles sur les comptes Kraken et les autres plateformes d’échange. Pour éviter tout désagrément, il est indispensable de conserver les éléments suivants : relevés Kraken, historiques de transactions, captures d’écran, échanges avec la plateforme. Ces documents pourront être réclamés pour clarifier l’origine ou la nature des flux.
Le contrôle débute toujours par les obligations déclaratives. Le fisc vérifie la présence du compte Kraken sur le formulaire 3916-bis, puis recoupe les montants déclarés avec l’historique des opérations. La moindre incohérence attire l’attention et peut mener à une demande de justification, voire à une sanction. Les amendes pour absence de déclaration d’un compte à l’étranger peuvent aller jusqu’à 1 500 euros par compte et par an. Pour les comptes situés dans une zone non coopérative, la pénalité grimpe à 10 000 euros.
Pour limiter les risques, il est utile d’adopter une méthode stricte : archiver chaque opération, noter chaque conversion (fiat-crypto, crypto-crypto, transferts internes ou externes), rapprocher les fichiers Kraken des montants reportés sur les formulaires fiscaux. Un tableau synthétique ou un outil spécialisé permet d’éviter les oublis ou erreurs de ventilation.
La clé, c’est la traçabilité. En cas de contrôle, la capacité à fournir chaque justificatif, rapidement, garantit la sérénité. L’administration cherche la cohérence, la transparence et la réactivité. Ceux qui anticipent ne laissent aucune place à l’incertitude, et peuvent dormir sur leurs deux oreilles, même avec des crypto-actifs qui fluctuent à toute heure.


